ARRIVEE EN GUYANE
Après notre super navigation de 12 jours sans escale depuis Bahia, distance identique à celle de notre transat, on est arrivé au mouillage de la marina Degrad de Cannes, il y avait beaucoup de courant et de vent, on a du mouiller et remouiller au moins 7 fois avant d’y arriver. Comme ça on s’est bien fait remarqué.
Ca nous a fait bizarre d’arriver en France avec des gens de couleurs noires qui parlent le français, enfin on comprenait quelque chose.
Quelle ambiance délirante dans cette marina vraiment pas comme les autres, aussi insalubre, du bout du monde, que chaleureuse, en tout cas là- bas on en a fait de belles fêtes.
Les copains à l’arrivée, les retrouvailles pour les enfants, beaucoup de bonheur partagé….
Suprême récompense d’être en France, la nourriture ! On s’est littéralement jeté sur le camembert, le reblochon, la bonne baguette, le bon beurre, et la bonne bouteille de rouge pour
fêter tout ça
Enfin on allait retrouver quelques produits oubliés depuis fort longtemps…La charcuterie, la viande( exception faite de l’Argentine ), le beurre, les confitures, les sirops, beaucoup de légumes, la salades, la moutarde, les fromages, les bons vins……Allez on s’arrête là, on va pas se plaindre non plus !
C’est aussi dans ce mouillage qu’on s’est fait piquer notre annexe avec le moteur 15 CH, c’est comme si nous nous retrouvions sans voiture. Négligence de notre part, puisqu’on nous avait prévenu, Annexe à l’eau, Annexe cadeau, une négligence en deux ans, ça nous servira de leçon. On a retrouvé l’annexe sans son moteur bien sur.
Nouvelle achat du mois pas prévu mais obligatoire, en attendant nous irons à quai, pas le choix, et nous ferons la rencontre de Rémy notre voisin de ponton, grâce à qui nous avons aimé cette Guyane….Merci Remy et on espère à ton tour que tu partiras un jour en mer.
vous avez vu la couleur de l'eau, sympa non ? Ce jour là notre copain plongeur cherchait le
moteur hors-bord de Francis tombé à l'eau, pas fastoche !!!!
ARIANE, Le centre spatial, Kourou et nous
Pour la petite histoire on va vous raconter, qu’avant 1964, Kourou c’était un petit village au bord d’un fleuve de la Guyane, il y avait 200 habitants qui vivaient bien tranquillement de la pêche, de l’agriculture, et d’un petit peu de commerce. C’était une vie toute simple dans la plaine, la savane, un petit village…
Et puis en 1965 le gentil village au bord du fleuve à changer complètement sa vie.
Ceux qui commandait en France ont décidé que la France s’installerait en Guyane, à Kourou pour faire on dit « une industrie spatiale » et quand ils sont venus voir sur place ils ont découvert un village indigène tout simple.
Ils allaient avoir beaucoup de travaux à faire pour faire une belle place à Ariane et au centre spatial, par exemple construire un port, des routes, un pont, avoir de l’eau potable et plein d’autres choses ;
C’était dans le monde la plus belle position stratégique, très proche de l’équateur, bon même si le climat est super humide et qu’il y a les copains de maman les moustiques… C’est comme ça que les travaux d’Hercule ont commencé.
Alors tout ça pour vous dire que nous, du haut du Mont Carapa on s’est régalés quand on a vu Ariane 5 décoller le 29 Septembre,
5 4 3 2 1 ALLUMAGE, DECOLLAGE, ARIANE QUITTE LA TERRE….
C’était comme une grosse boule de feu au dessus de nos têtes, elle nous a éblouit, au début on n’entend rien et quelques minutes plus tard, c’est un grondement qui dure longtemps dans le ciel, on voit sa trajectoire et on a bien vu ses boosters qui tombent dans la mer.
D’ailleurs, un jour avant et le jour du lancement, nous sur nos bateaux on n’a pas le droit d’être en mer au cas où le ciel nous tombe sur la tête.
Voilà c’était chouette de voir ça, et on a finit par une visite du centre spatiale de Kourou, on est rentré dans la salle Jupiter, c’est là qu’ un seul homme décide d’appuyer ou non sur le bouton pour faire décoller la fusée. Si il appuie, c’est mission accomplie
Tribus Amérindiennes, on vous a suivit dans la forêt, le temps d’une ballade….Hugo, Victoria vous emmènent
Nous sommes allés à Cacao avec les copains, dormir dans un carbet (sorte de cabane en bois, sans mur avec un toit) au beau milieu de la forêt Amazonienne. On a dormi dans des hamacs tous alignés les uns à coté des autres.
La nuit on entendait des bruits bizarres, que nous n’avions jamais entendu avant. Ca nous a fait peur à plusieurs reprises. Dans la journée, On allait avec les copains à la crique soit pour piquer une tête ça c’était vraiment chouette, soit pour faire la vaisselle ce qui est moins drôle.
Le seul problème dans ce genre d’endroit c’est que Papa n’aime toujours pas les bêtes de la forêt, les scorpions, les araignées poilues, les serpents….Alors il est jamais trop d’accord pour les ballades dans la nuit. Maman son problème c’est les moustiques et tout ce qui pique, elle est devenue allergique. Mais en foret ils ne sont pas là, personne ne l’a piquée, elle était vraiment contente et voulait continuer de rester en forêt. Elle a quand même les jambes qui ressemblent à un dalmatien.
Depuis qu’on a visité le musée des insectes à Cacao pour papa ça va mieux, moi j’ai pris l’araignée dans Harry potter 4, elle est immense. Il y a aussi les grandes poilues, les matoutous qui sont gentilles comme tout.
En tout cas tous les insectes sont énormes comme la forêt primaire.
La forêt ça apprend plein de chose, on mange plein d’animaux bizarres, on apprend à faire des feux de bois pour cuisiner en pleine forêt et se réchauffer, on mange autour de grande table en bois, les plats sont des grosses et belles feuilles de bananiers. On apprend à être prudent en marchant dans la forêt, on avance doucement on tapote avec un baton au cas ou il y aurait une vilaine bête cachée derriere un arbre….On touche à rien car les plantes ont toutes des secrets pour se défendre….On fait pas de bruit la nuit pour entendre tous ceux qui y habitent.
CHEZ JEFF EN FORET
on aprend à faire des arcs, des paniers en feuille de palmes pour transporter le petit nécessaire en forêt, au dessus feuille d'arbre pour rouler cigarette...
Une autre fois on est allé sur un fleuve l'Approuague, chez Jeff, un français qui vit depuis 15 ans dans la forêt amazonienne; Son carbet est au bord du fleuve, il a une super cabanne et il doit faire attention à qui vient le visiter. Il a toujours un fusil avec lui, ici c'est comme ça. C'est la loi du plus fort. Il chasse pour manger, il connait super bien la forêt et tous les insectes, il nous a fait découvrir plein de chose.
Devant chez lui passe les orpailleurs, ce sont les chercheurs d'or, eux aussi sont armés, ils ne faut pas les embêter non plus. La police en a peur.
Chez Jeff, on a aussi dormi dans nos hamacs suspendus, pour pas que les bêtes viennent nous voir. Le lendemain matin on apprend à secouer ses chaussures pour voir si il n'y a personne dedans.
Jeff connait bien les amérindiens, il les respecte, il les aide et c'est comme ça la vie en forêt,
c'est un peu comme sur le bateau tout le monde s'aide..
LE BAGNE
Ca n’avait pas l’air drôle à l’époque !
Et si le bagne nous était conté par Hugo et Victoria,… Ca fait réflechir !
1854 Ouverture du bagne en Guyane / 1954 libération du dernier forçat de Guyane ;
Avant d’y aller en famille, on n’avait pas trop idée de ce que c’était vraiment. On savait que c’était des camps où on travaillait dur, mais après la visite avec un guide, on a compris que la vie au bagne c’était vraiment la honte pour les humains.
Les bagnards dormaient sur des planches de bois, pleine de parasites, puces, poux, scorpions….les pieds parfois enchaînés dans des barres de fer. Selon la gravité de la faute qu’ils avaient commise, ils dormaient dans de toutes petites cellules, avec un seau pour faire leur besoin et un autre pour faire leur toilette. (il ne fallait pas se tromper). Une petite lucarne s’entrouvrait pour qu’on leur serve un repas souvent dégoûtant.
Ils avaient une heure dans la journée pour se dégourdir les jambes dans une salle vraiment pas grande, où ils n’avaient pas le droit de parler.
A l’époque, il y avait beaucoup de maladie, les bagnards mourraient soit parce qu’ils n’avaient pas supporté le voyage jusqu’en Guyane, soit ils tombaient malade parce qu’il n’y avait pas d’hygiène ; Un docteur a dit que le réservoir qui servait à vidanger les crottes et les pipis des prisonniers, était le même qui servait dans l’après-midi à apporter l’eau potable
Et puis il y avait la malnutrition. Le bagnard en vrai ne recevait que la moitié de sa ration, l’autre disparaissait…Chaque fois qu’il faisait une petite faute on lui prenait sa nourriture, c’était une punition.
Si ils avaient fait une bêtise à l’intérieur du bagne ou une tentative d’évasion, on les envoyait au cachot ou à la guillotine devant tous les bagnards, se faire couper la tête. Mais avant ça on leur donnait un bon repas et à boire pour qu’il soit un peu saoul. C’était vraiment dur. Une fois la tête coupée, on la prenait par les deux oreilles, on la montrait à tous et le bagnard bourreau disait justice est faite !
Il y a quand même beaucoup de bagnard qui ont essayé de s’échapper. Ils partaient sur des embarcations de fortune, pour aller au Surinam, au Brésil, en Guyane Anglaise, au Venezuela, Trinidad et Tobago pour ceux qui savaient le plus naviguer.
Pendant les 100 ans où le bagne a existé, 9000 bagnards ont essayé de s’évader, plein ont été repris, Un bagnard a fait un record il s’est échappé 18 fois. Lui il était super motivé pour partir….Mais on le comprend
Voilà une chanson qu’on a trouvée dans les livres qu’on a pour écrire sur le bagne :
La Loire a quitté La Palice
Maintenant tout est bien fini
On s’en va vers le Maroni
Où les requins font la police
On est sans nom, on est plus rien
La loi nous chasse de la ville
On est plus qu’un bateau de chiens
Qu’on mène à crever dans une île !
Mais alors apparaît la belle
La faim, la lèpre, le cachot
Les coups de poing des pays chauds
Rien ne sera trop beau pour elle !
Pour la liberté, les requins
Auront notre chair de coquins
Et dans la forêt solennelle
Où la mort sonne à chaque pas
Même lorsque tu ne viens pas
C’est toi qu’on adore, la Belle !
Quelques exemples de punitions :
Fournir du pain à un homme puni : 30jours de cachot
Donner du tabac à un homme puni : 60 jours de cachot
Se plaindre qu’on mange mal et pas assez : 30 à 60 jours de cachot
Ramasser une noix de coco : 60 jours de cachot
Fumer pendant le travail : 2 à 15 jours de cellule
Ces bagnes étaient réunis aux Iles du Salut sur 3 îles : L’île royale, l’Ile St Joseph, et l’île au diable.
Bien que l’histoire on la trouve pas drôle, on a quand même joué à cache-cache dans toutes les cellules, au garde et au bagnard, et on a bien rigolé.
Et pour la beauté des paysages , pour notre mouillage cet endroit est magnifique, domage qu’on est fait ici une prison du bout du monde. Maintenant la nature est devenue plus forte elle recouvre toute les constructions du bagne.
Sur l’île St Joseph alors que nous avions faim de
viande, papa et les copains à 6H du matin sont partis à la chasse aux poules.
Après 2h de course poursuite dans la nature à essayer d’apater les poules avec de la noix de coco, machette à la main, le légionnaire qui s’occupe de l’île surprend la situation comique et leur propose de venir dans son poulailler, ça serait plus facile. Papa a quand même déplumé une poule sans voir qu’elle était vivante ; Il a cherché la carotide pour lui éviter de souffrir mais sur les poules il n’a pas eu de chance. Il est plus fort en kiné sur les hommes. On a quand même mangé 4 poules dures comme du bois, maman dit qu’elles avaient été trop stressées en mourrant.
La préparation était bonne faite par nos amis Ojalah et Pacifica.
C’était un chouette feu de bois sur la plage aux îles du Salut.